Ce pinscher de 9 ans est présenté pour abattement récent et dysorexie. Il est soigné pour une maladie valvulaire dégénérative jusque là sans conséquence sur la morphologie cardiaque.
Ce tracé, à priori inquiétant, au vue de la fréquence cardiaque (220 bpm), de l’amplitude des QRS (3,4 mV) et de la durée des QRS (65 ms) pour un chien de 3,5 kg, mérite réflexion.
Les intervalles PR sont constants, le diagnostic différentiel est donc celui de tachycardie sinusale avec dilatation cavitaire versus tachycardie atriale associée à un bloc de branche.
Le chien est légèrement dyspnéique mais relativement alerte.
L’échocardiographie révèle une dilatation de l’oreillette gauche mais les ventricules ne sont pas remaniés. Dans ce contexte, l’allure du tracé et l’état général de l’animal n’orientent pas vers une décompensation brutale.
Un traitement antiarythmique est instauré et le retour en rythme sinusal est obtenu en quelques heures.
Au vu de la morphologie des QRS sinusaux, on peut poser le diagnostic de tachycardie atriale avec bloc de branche fréquence-dépendant.
Cette fois, le tracé est conforme à ce que l’on attend. La fréquence est de 134 bpm, la durée des QRS est de 44 ms et leur amplitude est de 1,7 mV.
Le bloc de branche était induit par la fréquence cardiaque élevée où l’influx électrique rencontrait des fibres du faisceau de His non sorties de leur période réfractaire.