Lecture d’un ECG (4)

La prise de mesures

La lecture approfondie d’un ECG passe par la prise de mesures aussi précises que possible, de chaque déflexion et intervalle.
Pour cela, il est nécessaire de numériser (avec une résolution élevée: 600 dpi, par exemple) à partir d’une imprimante multifonctions standard, le document ‘papier’ sorti de la machine.
Cette résolution permet de zoomer fortement l’image sans la dégrader.

Un outil précieux: GIMP

Gimp est un logiciel gratuit de dessin et de retouche d’image. Il permet la numérisation, la prise de mesures, le calcul d’angles, l’annotation et l’ enregistrement de l’image au format jpg (pour ce qui nous intéresse ici).

Il faut donc commencer par se familiariser avec ce logiciel (ou un autre).

En pratique, une fois la numérisation effectuée, la première étape consiste à vérifier rigoureusement l’horizontalité du document en affichant des repères orthogonaux à l’aide des touches ctrl + alt + clic gauche. Rectifier si nécessaire avec l’outil GIMP ‘rotation’:

Created with GIMP

 

La prise de mesures doit être aussi précises que possible, de chaque déflexion et intervalle. Pour cela on utilise le pixel comme unité.

Tracer ensuite un repère horizontal matérialisant la ligne de base, puis des repères verticaux pour chaque début et fin de déflexion et intervalle que l’on veut mesurer.

La première difficulté rencontrée dans la prise de mesure réside dans la présence de trémulations de cette ligne de base qui masquent plus ou moins le début et la fin d’une déflexion.

Cette imprécision est peu gênante sur les intervalles longs (par exemple QT =∼450 ms soit 11,25 mm) mais compromet une évaluation acceptable de la durée de l’onde  (<40 ms…soit 1 mm à 25 mm/s).

Ainsi, seules les dilatations prononcées de l’oreillette gauche seront fiables car elles se traduisent par une morphologie bifide de l’onde P et une durée de celle-ci bien supérieure à 40 ms (en l’absence de bloc inter-atrial).

Ceci est particulièrement vrai chez le chat.
Notons que:
40 ms = 1 mm
50 ms = 1,25 mm

C’est pourquoi on préfére utiliser le pixel (px) comme unité de mesure.

Le nombre de pixels (px) dans 1 mm dépend de la résolution avec laquelle le document a été scanné.

Exemple pour un tracé enregistré à 25 mm/s:
A 600 dpi, 1mm ≈ 23 px soit 40 ms … ( 50 ms ≈ 29 px)
A 200 dpi, 1 mm ≈ 7,8 px soit 40 ms … ( 1mm ≈ 7,8 px)
A 1200 dpi, 1 mm ≈ 47,2 px soit 40 ms … ( 1 mm ≈ 47,2 px)

L’inconvénient du scan à 1200 dpi est la taille de l’image occupée sur le disque dur de l’ordinateur.

Comme le montre l’image ci-dessous, la pose de fins repères bleus (outil de mesures: ctrl+clic) sur la ligne de base et la 3e systole à l’aide de GIMP facilite les mesures:- un repère horizontal pour matérialiser la ligne de base du tracé.

Un repère horizontal s’obtient en faisant ctrl+clic gauche, après avoir sélectionné  ‘outil de mesure’ dans la boîte à outils de GIMP.  Pour obtenir un repère vertical il faudra faire ‘Alt’ + clic gauche.              

On choisit la séquence PQRST la mieux dessinée pour poser les repères.

Ici, c’est la 3e séquence qui a été choisie.      

– un repère vertical pour le début de l’onde P et un autre pour la fin.
– un repère vertical pour le début de l’onde Q, et un autre pour la fin de l’onde R.
– enfin, un repère vertical qui marque la fin de l’onde T.

repères ligne de base, P, QRS et T
marquage des repères des différentes déflexions sur la 3e systole

 

 

logiciel GIMP: une aide à la prise de mesures
symboles du logiciel de dessin GIMP

 

Exemple de mesures sur un tracé à 50 mm/s et 10 mm/mV (scanné à 600 dpi):

mesure des durées et des amplitudes des déflexions de l' ECG
repérage des différentes déflexions P, QRS, T

Une seconde difficulté dans la mesure de la durée des déflexions tient dans le fait qu’il est souvent difficile de visualiser avec précision le début et la fin de celles-ci  lorsque les ruptures de pente sont peu marquées ou lorsque début et fin sont décalés par rapport à la ligne de base.

Bien qu’il ne soit pas possible de mesurer la surface d’une déflexion à l’aide de GIMP, ce logiciel dispose de l’outil ‘histogramme’ (onglet fenêtres, fenêtres ancrables, histogramme).

Cet outil fournit le nombre de pixels contenus dans une déflexion que l’on aura préalablement sélectionnée.

Cela peut s’avérer utile, lors de déflexions microvoltées chez le chat.

En permettant, par exemple, de comparer le nombre de pixels contenus dans le QRS au nombre de pixels contenus dans l’onde T, l’évaluation de ces déflexions sera de meilleure qualité.