Un yorkshire de 10 ans est présenté en consultation pour un premier épisode syncopal de plusieurs minutes.
L’examen du chien est entièrement normal, aucun souffle cardiaque, ni arythmie ne sont perçus pau début de la consultation.
L’échocardiographie montre un cœur normal.
Un ECG est réalisé: Les QRS sont fins mais les ondes P sont collées au pied de l’onde R. La branche ascendante de l’onde R est parfois empâtée et on remarque un rythme en accordéon.
L’intervalle PR est trop court pour que le rythme soit sinusal.
Il s’agit d’un rythme jonctionnel.
L’ensemble de ces anomalies évoque un syndrome de pré-excitation ventriculaire lié à un faisceau accessoire.
Avant la fin de la consultation, le chien refait une syncope et se retrouve en décubitus latéral. Le pouls est difficilement perceptible.
Un nouveau tracé est alors effectué:
Dans cet accès de tachycardie supraventriculaire, la fréquence cardiaque dépasse les 400 bpm.
Que ce soit pendant la crise ou en dehors de celle-ci, les QRS restent fins. Durant l’accès de tachycardie supraventriculaire, le rythme est régulier et les QRS sont homogènes.
Le mécanisme mis en jeu, ici, est un faisceau de conduction accessoire, qui, pour la première fois (le chien a 10 ans), est devenu perméable.
Ainsi, l’influx sinusal emprunte à l’aller les voies de conduction nodo-hissiennes habituelles (conduction antérograde) puis remonte ensuite aux oreillettes via le faisceau accessoire (conduction rétrograde). Et le cycle recommence ainsi pendant plusieurs minutes, réalisant une tachycardie jonctionnelle orthodromique.
Il arrive parfois que l’influx sinusal descende par le faisceau accessoire et remonte par le nœud AV. Dans ce cas, l’influx descendant sans rencontrer de fibres lentes sur son passage peut être conduit jusqu’aux ventricules avec une vitesse très élevée (conduction antidromique). Les QRS sont alors élargis.
Ici, les QRS sont fins car l’activation ventriculaire se fait exclusivement par les voies de conduction classiques.