Les indications de l’ECG :
Chez le chat, l ‘ECG permet de rechercher essentiellement les troubles de l’excitabilité et de la conduction, fréquents mais souvent intermittents voire fugaces. Certains chats atteints de cardiomyopathie pourront avoir un ECG peu perturbé.
Chez le chien, outre la recherche de dysrythmies, les indications de l’ ECG sont nombreuses:
– mise en évidence de troubles métaboliques: dyskaliémie et dyscalcémie.
– surveillance des effets secondaires des médicaments: digoxine, bêta-bloquants, anti-arythmiques.
– détection des cardiomégalies gauches et droites, des syndromes de pré-excitation.
– détection d’une hypoxie, d’un épanchement péricardique ou pleural.
– suivi l’évolution des cardiopathies.
Réalisation de l’examen:
L’animal (chien ou chat) sera, de préférence, placé ‘en sphinx’ dans une pièce calme et sur une surface non conductrice.
L’emplacement des électrodes sur la peau sera abondamment mouillé avec une solution alcoolisée.
Cette position permet d’obtenir une ligne de base avec peu de trémulations si l’animal est mis en confiance.
Il est primordial d’obtenir un tracé avec une ligne de base dénuée d’artéfacts, sous peine de rendre impossible toute mesure fiable.
Exemple de tracé illisible:
position des électrodes:
Sur les images ci-dessus la position ‘debout’ n’est destinée qu’à mieux visualiser l’emplacement des électrodes. Celle-ci est souvent source d’artéfacts (tremblements) lors des enregistrements. La position en ‘sphinx’ (ou éventuellement ‘assise’ pour les chiens) est préférable.
Il faut disposer d’un jeu de 4 pinces crocodiles pour les chiens et d’un autre jeu, à serrage moins prononcé pour les chats.
électrode rouge = antérieur droit
électrode jaune = antérieur gauche
électrode noire = postérieur droit
électrode verte = postérieur gauche
Les 3e et 4e images montrent l’emplacement des électrodes précordiales. Elles sont optionnelles mais permettent d’obtenir des informations supplémentaires, principalement pour la mise en évidence de cardiomégalies droites.
Avant d’enregistrer le tracé sur papier, on prendra le temps d’observer le rythme sur l’écran LCD pour détecter des ectopies, parfois fugaces, principalement chez les chats.
Les dérivations:
En 1895 Einthoven mit en évidence les 5 déflexions P, Q, R, S, T.
Ses travaux sur l’électrocardiographie lui valurent un prix Nobel en 1924.
Einthoven a considéré le cœur, chez l’homme, au centre d’un triangle équilatéral formé par les bras et la jambe gauche. De là, est née la notion de dérivations. Celles-ci correspondent à l’angle sous lequel est enregistré le signal électrique provenant du cœur.
D1 enregistre la différence de potentiel (DDP) entre bras droit-bras gauche (déviation horizontale 0°)
AVF enregistre la DDP au niveau du postérieur gauche (déviation verticale +90°)
Les potentiels enregistrés classiquement vont de:
0,1 à 4 mV chez le chien.
0,1 à 2 mV chez le chat.
D1, D2, D3 sont des dérivations bipolaires.
– D1: DDP entre l’antérieur droit et l’antérieur gauche.
– D2: DDP entre l’antérieur droit et le postérieur gauche.
– D3: DDP entre l’antérieur gauche et le postérieur gauche.
AVR, AVL et AVF sont des dérivations unipolaires.
Les enregistrement se font par rapport au postérieur droit.
– AVR: DDP depuis l’antérieur droit.
– AVL: DDP depuis l’antérieur gauche.
– AVF: DDP depuis le postérieur gauche.
L’enregistrement standard
Les machines permettant l’enregistrement de 3 (ou mieux 6) dérivations simultanées sont à privilégier. Elles sont munies d’un écran LCD qui permet d’observer le rythme cardiaque de l’animal avant l’enregistrement proprement dit.
L’enregistrement devra obligatoirement comporter les 6 dérivations (D1, D2, D3, AVR, AVL, AVF), à 25 mm/s et 10 mm/mV.
Un enregistrement supplémentaire à 50 mm/s et/ou 20 mm/mV lors de tachycardie et/ou de microvoltage prononcés (fréquents chez les chats) peut, éventuellement, s’avérer utile.
Pour évaluer les cardiomégalies chez les chiens, avec davantage de fiabilité, on enregistrera les dérivations précordiales: CV5RL, CV6LL, CV6LU et V10.
La prise de mesures
Exemple de mesures: (tracé enregistré à 50 mm/s pour améliorer la lisibilité)
intervalles entre 2 ondes R (intervalles RR) mesurés=19 et 25 mm
amplitudes P=3,5 mm Q= 2,5 mm R=27 mm
Chaque déflexion est caractérisée par son amplitude, sa durée et sa polarité par rapport à la ligne de base.
La somme algébrique des QRS correspond à la somme des déflexions posiives – la somme des déflexions négatives. Dans l’exemple ci-dessus: -1,5 mm (Q) + 27 mm (R) = 25,5 mm. L’amplitude est donc de 2,55 mV puisque cet enregistrement est réalisé à 10 mm/mV.
A 25 mm/s, la fréquence peut être rapidement évaluée en divisant 1500 par le nombre de millimètres séparant deux QRS (3000 si la vitesse de défilement du papier est de 50 mm/s).
Le tracé précédent est enregistré à 50 mm/s et le rythme est modérément arythmique. La fréquence cardiaque (FC) varie de (3000/25mm) à (3000/19mm) , soit 120 à 158 battements par minute (bpm).
Sur le papier ECG, un enregistrement standard (défilement du papier à 25 mm/s et étalonnage du signal à 10 mm/mV), un petit carreau (1*1 mm) représente une durée de 40 ms et une amplitude de 0,1 mV.