Axe de QRS:
L’axe des QRS correspond à l’axe du champ électrique généré par les cellules cardiaques.
Il est la résultante de l’ensemble des vecteurs de dépolarisation des ventricules droit et gauche. La masse du ventricule gauche (VG) étant prépondérante, l’axe électrique ‘normal’ correspond à l’axe du cœur (environ 60°).
L’axe électrique représente la direction et le sens général de la dépolarisation des ventricules.
Si le VG est hypertrophié, l’axe sera dévié à gauche (inférieur à 40° chez le chien).
Pour que le ventricule droit (VD) entraine une déviation axiale droite (supérieure à 100°) il faut que le VD soit très hypertrophié compte-tenu de sa masse relativement faible par rapport à celle du VG.
Chez les chiens, l’axe doit être compris entre 40° et 100°.
En simplifiant, on peut dire que:
– chez les chiens, D1 et AVF doivent être positifs pour répondre à ce critère.
– chez les chats, l’axe doit être compris entre 0° et 160°.
D1 peut être négatif mais AVF positif.
L’axe de QRS se trouve entre les 2 dérivations où l’amplitude de QRS (somme algébrique des déflexions positives et négatives) est la plus ample ou par la perpendiculaire à la dérivation où son amplitude est nulle ou iso-diphasique (somme algébrique de la polarité positive et de la polarité négative = 0).
Par exemple, si les amplitudes les plus fortes se trouvent en D2 (60°) et D3 (120°) et sont équivalentes, on en conclut que l’axe de QRS est approximativement à (60+120)/2 = 90°.
La notion d’axe de QRS (que l’on note ÂQRS) est moins pertinente chez le chien et le chat que chez l’homme car le cœur n’est pas au centre d’un triangle équilatéral (triangle d’Einthoven) chez qui les sommets correspondent aux membres antérieurs et au membre postérieur gauche.
Autre méthode de calcul de l’axe de QRS:
Ainsi, chez le chien et le chat, un axe pourra être normal malgré un remodelage marqué de la silhouette cardiaque, en revanche, une déviation axiale devra inciter à rechercher une cardiomégalie, un bloc de conduction (hémibloc) ou une masse thoracique déplaçant le coeur.
Résumé de la démarche:
A) – Apprécier la qualité du tracé: La stabilité de la ligne de base conditionne la fiabilité des résultats.
– Vérification de l’étalonnage (25 mm/s et 10 mm/mV).
– Vérification du profil de l’animal: race, morphotype, âge, poids, traitement en cours, état clinique (fièvre, dysthyroïdies, anémie, dyspnée, choc), niveau de stress ou de douleur.
B) Examen de l’activité atriale:
– Apprécier l’origine sinusale: durée constante de PQ, polarité de l’onde P positive en D1, et D2.
– Apprécier la fréquence, l’amplitude, la durée et l’aspect des ondes P et la régularité des intervalles PP.
C) Examen de l’activité ventriculaire:
– Examiner la régularité des intervalles RR
– Examiner la durée, l’amplitude et la morphologie des QRS
– Apprécier l’axe des QRS (D1 et AVF positifs)
D) Examen de la synchronisation de l’activité atriale et de l’activité ventriculaire:
– Intervalle PQ excluant un bloc (PQ long) ou un syndrome de pré-excitation (PQ court).
– Autant d’ondes P que de QRS
– Recherche de complexes ectopiques (Extra-systoles, battement d’échappement)
E) Examen de la repolaristation:
– Segment ST isoélectrique, déviation minime du point J.
– Examen de l’onde T: amplitude par rapport à celle du QRS, morphologie.
– Examen de la durée de la repolarisation (QT)
F) Rédaction du compte-rendu:
– Nature du rythme et fréquence cardiaque.
– Appréciation de l’arythmie sinusale respiratoire
– Mention des éventuels changements de rythme (extr-systoles, pauses)
– Appréciation de la conduction AV (PQ) et intraventriculaire (morphologie des QRS)
– Appréciation de la repolarisation
G) Conclusion:
– ECG: normal /variante de la normale / pathologique.
– Anomalie non spécifique…
– ECG en faveur de:…
Illustrations:
Exemples de tracés sinusaux (mais pas nécessairement normaux):